D’après une enquête menée par le PewResearchCenter, 80 % des adolescents ayant accès à Internet utilisent un ou plusieurs réseaux sociaux. Les enfants sont aujourd’hui connectés dès leur plus jeune âge ce qui n’est pas sans poser problème quant aux risques liés à internet : cybercriminalité, intimidations, menaces, pornographie… Le rôle des parents s’avère alors clé pour les protéger et leur apprendre à surfer en toute sécurité.
Dans ce dossier nous allons vous présenter un guide complet pour protéger vos enfants.
La généralisation des smartphones offre à chacun un accès en tout lieu et à toute heure aux réseaux sociaux. Selon une étude d’EU Kids Online, 41 % des enfants 9-16 ans utilisaient les réseaux sociaux sans aucune restriction parentale.
Pourtant, difficile à cet âge-là de faire la différence entre les sphères privées et publiques. On est loin du temps où on se contentait de dire aux enfants de ne pas adresser la parole à un inconnu. Car sur le net, ils sont de plus en plus nombreux à travers les messageries instantanées, les forums, les chats, les jeux en ligne, les courriers électroniques et, surtout, les réseaux sociaux.
Risques principaux peuvent ainsi être identifiés sur internet :
- La cybercriminalité : attaques virales, logiciels espions, usurpation d’identité, vol de données personnelles… Quelle que soit sa forme, elle menace vos enfants autant que vous. Mais sûrement sont-ils moins méfiants que vous. Pour lutter efficacement contre ces risques, adoptez une solution antivirus et suivez ces quelques conseils bien avisés pour y remédier rapidement.
- La cyberintimidation : plus permissive car elle attaque directement votre enfant et non votre ordinateur. Il peut alors être plus délicat de s’en apercevoir et de lutter contre ses effets néfastes. Une enquête de la DEPP – la Direction del’évaluation, de la prospective et de la performance – montre ainsi que 4,5 % des collégiens subissent un cyberharcèlement – c’est-à-dire une violence verbale, physique ou psychologique répétée – et qu’un élève sur cinq a été victime de cyberviolence.
- La réputation en ligne : sans s’en rendre compte, les enfants peuvent se nuire à eux-mêmes ou à leur réputation via des conversationsprivées, des échanges d’emails, de photos, de vidéos embarrassantes… C’est ce qui s’appelle le « sexting ». À l’origine, des personnes mal intentionnées – parfois même d’autres adolescents ou des adultes – qui publient alors ces contenus sur le web.
- Les troubles de l’humeurUn lien entre dépression et addiction à Internet a toujours été souligné, mais la relation d’une causalité n’a jamais été prouvée. Le modèle de Kraut est intéressant, soulignant que Internet délivre plus de bénéfices chez les sujets bien adaptés, alors que les adolescents dépressifs souffrent davantage des effets délétères d’Internet, créant un cercle vicieux.
- L’anxiété sociale
La disponibilité des espaces virtuels paraissait un échappatoire favorable pour les adolescents souffrant de phobie sociale, leur permettant d’échapper au stress du face à face, et risquant de les encourager dans leur fuite du monde réel. Pourtant, cet aspect paraît insignifiant pour le développement d’une addiction à Internet .
- Sommeil, l’alimentation, le comportement social et sexuel, la scolarité… Les effets potentiels sur la violence et l’agressivité font encore l’objet de débats passionnés, toujours réactivés par l’actualité . Et surtout, la menace d’une addiction nouvelle inquiète parents et médecins.
Autant de raisons qui poussent à une certaine « éducation » des enfants et des adolescents pour un usage du web sécurisé et éviter de les exposer à ces menaces. Vous pouvez alors appliquer dix conseils très simples pour vous y aider.
Comment protéger vos enfants ?
1. Renseignez-vous sur les différents médias sociaux et leurs usages
Facebook, Twitter, Snapchat, Instagram, ou encore Tumblr figurent parmi les réseaux préférés des jeunes. Sans oublier que de nouveaux naissent presque tous les mois ! À chaque média, ses habitudes et donc ses risques. À défaut de vous créer un profil sur chacun d’entre eux, renseignez-vous au moins sur le type d’usages
qu’ils impliquent pour identifier les menaces potentielles : échange de vidéos, de messages instantanés, chat avec des inconnus… Certains d’entre eux possèdent même leur propre contrôle parental.
2. Imposez une limite d’âge
Si la plupart des réseaux sociaux mentionnent l’âge de 13 ans comme limite légale pour créer son compte, il n’est pas difficile de mentir sur sa date de naissance. La loi sur la protection en ligne de la vie privée des enfants n’autorise pas les entreprises à collecter des renseignements personnels sur les enfants de moins de 13 ans sans la permission de leurs parents. Mais à vous de veiller à ce que cette règle soit respectée dans votre foyer.
3. Sensibilisez vos enfants aux dangers des médias sociaux
Parlez ouvertement et librement avec vos enfants des dangers que peuvent représenter les échanges de photos, de vidéos, de messages privés… et répondez à leurs questions. Et pourquoi ne pas surfer avec eux pour leur montrer quelles conséquences leurs publications peuvent avoir sur eux-mêmes et aussi sur les autres ? De plus, apprenez-leur par exemple à ne pas cliquer sur les liens qu’ils ne connaissent pas, à ne pas partager leurs contenus privés avec des inconnus, à se déconnecter systématiquement de leur session une fois terminée…
4. Ne multipliez pas les écrans
D’après Houssonloge, « près de 80 % des 6/17 et 96 % des 15-17 ans naviguent sur le Net dans leur chambre ». En laissant l’accès à l’ordinateur dans une pièce commune, vous pourrez ainsi contrôler plus rapidement leur usage et également interagir en direct avec eux. De même, cela les incitera à passer moins de temps en ligne.
Vous pouvez également avoir un ordinateur réservé aux enfants, sur lequel vous aurez la main, et un autre pour vous. Vous êtes ainsi certain que vos enfants n’enverront pas, même par erreur, vos informations personnelles.
5. Établissez une charte d’usage interne
Temps de connexion, sites autorisés, partage de l’ordinateur avec les autres membres de la famille, usages acceptés (partage de photos…), etc. Imposez vos propres règles et créez ainsi un cadre bien défini autour des médias sociaux. Vous pouvez également créer une session pour chaque membre de la famille afin que vos propres données ne leur soient pas accessibles.
6. Vérifiez régulièrement les paramètres de confidentialité de votre enfant
À l’image de l’antivirus pour votre ordinateur, les paramètres de confidentialité sur les médias sociaux représentent le nerf de la guerre. Vérifiez-les régulièrement car ils évoluent sans cesse. Résultat : difficile parfois de faire la part des choses et de constater les changements. Or, sans même les avoir volontairement modifiés, il est possible que le compte de votre enfant ne soit plus aussi « privé » qu’il ne l’était. Pensez-y lors de chaque mise à jour du média social concerné ! Les points clés à contrôler :
- Décochez l’identification automatique des photos
- N’autorisez les publications qu’à leurs amis sur le réseau
- Décochez également la case « Activer le jour de mes 18 ans », sinon tout le contenu sera rendu public
- Ne cochez pas la case géolocalisation liée à la publication d’un message
7. Créez un mot de passe complexe
Comme pour tout compte en ligne, la première sécurité passe par le niveau de qualité du mot de passe. La première étape à franchir pour pirater un compte. Plus un mot de passe est long et complexe, plus il sera difficile à hacker. Donc pensez à appliquer quelques principes très simples et conservez précieusement les codes d’accès de vos enfants à l’abri. De même, demandez-leur de ne pas les divulguer ni de les écrire ! Sinon, changez-les immédiatement.
8. Supprimez l’accès aux médias sociaux…
… ou supprimez même leurs comptes si vos enfants ne respectent pas les règles mises en place. Une mesure certes définitive mais qui a le mérite d’être efficace. Vous pourrez de nouveau les autoriser à se connecter lorsque vous les jugerez plus matures. Vous pouvez alors contacter le site directement pour demander la fermeture du compte… à condition d’avoir les identifiants correspondants !
9. Filtrez les contenus
Vous pouvez activer le filtre « strict » SafeSearch de Google (dans « Paramètres » ou sur http://www.google.fr/preferences) pour bloquer les contenus à caractère sexuel par exemple. Si malheureusement, malgré ses précautions, vous constatez que votre enfant est victime d’une cyberattaque – harcèlement, insultes, violences, incitation à la haine… –, enregistrez les preuve (messages, photos…), notez l’URL ou le nom du contact et prévenez les autorités ou directement le média social concerné. Vous disposez de fonctionnalités spécifiques sur chaque réseau pour ce faire.
10. Anticipez et limitez les risques avec le contrôle parental
Certaines solutions comme Norton Family pour les PC vous offrent un meilleur contrôle d’internet et vous permettent de filtrer efficacement certains sites à travers une liste noire d’URL et des mots-clés spécifiques. Atout supplémentaire : vous pouvez ajuster ces interdictions selon l’âge de vos enfants. Une suite de sécurité Internet, telle que Norton Security, vous offre également un niveau de sécurité supplémentaire. Et n’oubliez pas de les appliquer sur vos ordinateurs portables, vos smartphones et vos tablettes. En effet, la diversité des supports et la gratuité des applications multiplient les risques.